C’est un livre qui devrait nous amener à lutter pour le droit des animaux parce que les hommes aussi sont des animaux. Voici quelques extraits :
- Je lui ai demandé si les cochons en engraissement s’ennuyaient et ça l’a fait rire. Il m’a répondu : « Les cochons, c’est rien que des cochons, du jambon sur pattes. Tu aimes bien le jambon ? Alors ne va pas chercher plus loin. »
- Il y a un ordinateur où tout est écrit, ce que les truies mangent, quand elles font leurs petits, combien, etc. C’est écrit aussi quand elles partent. Je trouve bizarre que ce soit l’ordinateur qui décide et non pas les gens. Ma tante Claire dit que c’est comme ça partout, si les chiffres ne collent pas, hop, les gens dégagent aussi. Les truies vont à l’abattoir et les gens vont dans la rue.
- Ce qui est important, ce n’est pas la truie, c’est les petits. Si la truie meurt, ce n’est pas grave, il y en a plein d’autres, m’a dit claire. C’est comme les chômeurs. Ca, je le comprends bien, c’est comme les chiffres et l’ordinateur, c’est le truc de l’argent.
- Cet argent, il va à tout un tas de gens en dehors de la porcherie, les techniciens de la coop., les marchands d’aliments, de médicaments, de cages, de paillettes d’insémination. Maman et Sophie ne peuvent pas décréter : « Je vais faire autrement », parce que ce n’est pas leur porcherie.
- Ce qui m’étonne à la porcherie, c’est que tout le monde fait comme si les animaux étaient des machines et que ce que l’on fait avec eux ne comptait pas. Comme si on était très loin les uns des autres.
- Gilles, je pense que ça lui fait un peu peur quand même de pouvoir tout faire sur les animaux. Je crois que ça l’inquiète qu’il n’y ait plus de limites, que rien ne soit vraiment interdit ou impossible. On peut sevrer à 21 jours, on peut sevrer avant, on peut changer beaucoup de choses avec les hormones.
- Ma tante Claire m’a dit que les infirmières maintenant, elles travaillent dans des usines à bébé qui sont comme les maternités des porcheries. Il faut faire vite et que ça rapporte des sous. Tout est programmé et les infirmières font des piqûres aux femmes comme maman en fait aux truies pour que les bébés naissent quand on veut.
- Les truies sont inséminées avec le sperme prélevé sur le verrat mais pas directement par le verrat lui-même. Parce que ça va plus vite comme ça. Mais pour les animaux, ça ne doit pas faire pareil.
- Tous ces bâtiments de porcheries, on dirait que c’est construit pour se protéger de la nature, pour faire comme si elle n’existait pas, comme s’il n’y avait pas d’air, pas de plantes, pas de soleil. Mais dans les bâtiments, les gens se battent tout le temps contre les microbes. Il y a un grand panneau « Interdiction d’entrer – défense sanitaire », mais cela n’arrête pas les microbes.
- En élevage, ce n’est pas du tout comme dans les systèmes industriels. Les animaux ne sont pas prisonniers, ils ne sont pas exploités, on travaille avec eux. Et même si finalement on les tue, c’est le plus tard possible et ce n’est pas pour rien. C’est pour eux qu’on mange et qu’on se souvienne d’eux. Quant tout est prêt, que toutes les bonnes choses du cochon sont dans les plats et dans les assiettes, Juliette se lève. On arrête de parler et de rire. Elle dit : « Merci aux cochons. » Alors tout le monde se met debout et dit en levant son verre : « Merci aux cochons. »
- Est-ce qu’on a touts les droits sur les animaux, c’est ce que je me demande. Je pense que non. Je crois qu’on doit leur donner une vie qui leur ressemble à eux. Ou un peu à nous aussi dans ce qu’on a de bien. Et eux, ils nous donneraient aussi ce qu’ils ont de bien. Les animaux, je crois qu’ils font partie de nous.
(la découverte)