Les révolutionnaires de 1789 inventent l’instituteur qui a pour mission « d’ instituer » la nation, la France impose en 1833 à toutes les communes de posséder une école primaire, les républicains veulent arracher en 1880 l’individu à ses particularismes. Tout converge dans le même sens, la nation française doit se forger à travers la généralisation de la langue française. En même temps s’opérait une coupure dans le milieu familial : l’enfant, soumis à la propagande scolaire, en arrivait à avoir honte de parler la langue de ses parents et paradoxalement le père ou la mère, qui quelquefois n’entendait pas un mot de Française, reprochait amèrement à l’enfant puni en classe pour l’utilisation de sa langue maternelle qu’il ne serait « bon qu’à garder les vaches », ce que faisait pourtant la famille. En fait les parents devenaient victimes consentantes d’une école élémentaire qui soutenait la révolution industrielle et l’abandon de la terre : les manufactures avaient besoin de bras. Avec l’école obligatoire du XXe siècle, les nations riches des problèmes qu’elles ont entraînés pour la Biosphère ont préparé l’abandon par leurs enfants de la terre nourricière pour des activités de plus en plus parasitaires. Maintenant les programmes scolaires diffusent au niveau mondial des valeurs inadaptées au monde agricole, comme dans la France d’autrefois ; l’école devient étrangère aux liens communautaires dans tous les pays, ce qui amène la rupture des jeunes avec leur milieu d’appartenance et provoque le plus souvent leur échec, le chômage, l’inadaptation. Dans toutes les régions du monde, rurales ou non, l’école ne devrait pas impliquer la poursuite des études. Une structure qui forme des écocitoyens se contente de dispenser des notions de santé, d’agriculture, d’utilisation rationnelle de l’eau et de valorisation de la culture traditionnelle quand elle est synonyme de respect de la Nature. Il est préférable qu’une classe soit dotée de jardins potagers plutôt que d’une bibliothèque aux écrits inaccessibles.
Que l’école reconnaisse ses erreurs,
raccourcisse la scolarisation,
redonne à ses jeunes l’amour de la Nature.