Mot inventé en 1866 pour désigner une science naissante qui étudie le biotope (territoire offrant des possibilités de vie durable pour une espèce) et la biocénose (ensembles des êtres vivants dans un même milieu). Etude longtemps limitée à des milieux spécifiques, l’écologie est devenue une approche globale des problèmes : la découverte dans les années 1980 de la relation entre l’évolution de la concentration de CO2 dans l’atmosphère et la température moyenne du globe durant les 160 000 dernières années est ainsi devenue une affaire publique. Le réchauffement climatique, la destruction de la couche d’ozone, la perte de la biodiversité, tout concourt à faire en sorte que l’écologie soit prise en compte par les politiques : les équilibres naturels sont trop fragiles face à la puissance techno-industrielle des humains pour que l’économie demeure une approche ignorante de l’écologie. L’écologie devient politique. Mais si un ouvrier pouvait passer aisément de la défense de son salaire à la lutte pour le progrès économique de l’humanité, il n’y a pas de solidarité de classe avec une nature extériorisée qui ne peut se défendre directement. Si l’individu participe facilement à la défense de son jardin contre l'implantation d’une bretelle d’autoroutes, il ne ressent pas du tout que la cause de ses problèmes réside dans son garage. La prise de conscience de la nécessaire insertion des individus dans la Biosphère n’est pas « naturelle », comme il est aussi peu naturel que les individus décident « librement » du fonctionnement du marché. Toute réalité mentale résulte d’un apprentissage et la socialisation, aujourd’hui perverti par le système industriel, devrait rapidement remplacer l’économisme par l’écologisme. Contre une économie qui aliène et une technique qui asservit, les scientifiques, les politiques et les éducateurs doivent adopter un nouveau discours.
La Nature ne doit pas être ressentie comme extérieure,
Elle est le milieu sans lequel rien n’est durablement possible.