Des milliers d’année avant notre ère, l’écriture avait un but avant tout utilitaire, il s’agissait pour les commerçants de gérer les entrées et les sorties de marchandises et de troupeaux des cités. Mais cette technique a permis d’évoluer vers des sociétés complexes qui se hiérarchisent ; l’écrit devient alors une marque du pouvoir politique, ainsi des religions du livre. Cette écriture a d’abord conduit à la rigidité structurelle des organisations politiques et religieuses et au monolithisme de la pensée. Puis l’écrit a engendré les comparaisons et le doute, par exemples avec la réforme protestante qui se fonde sur une lecture individuelle de la bible. Mais ce n’est qu’avec les méthodes modernes de fabrication du papier et de l’impression que l’écrit va devenir à la fois le vecteur de la démocratie et le support des littératures de tous ordres. Le gaspillage de papier, donc la destruction des forêts, devient impressionnant alors que les écrits ne fournissent plus qu'une information fugace ou des plaisirs frelatés. Ce passage du monolithisme institutionnel au pluralisme individualisé a entraîné une totale perte de repères que rien ne peut enrayer, si ce n’est une référence nouvelle à un équilibre du vivant qui dépasserait les intérêts des humains.
Arrêtez d’écrire pour ne rien dire,
La Biosphère ne s’en portera que mieux.