Autrefois on trouvait son insertion professionnelle dans le village même où on était né, dans un métier qui se perpétuait de père en fils, puis il y eut la révolution industrielle et l’exode rural, la mobilité géographique dans l’Etat-nation et maintenant la délocalisation des activités dans un pays étranger. La recherche de l’emploi devient alors de plus en plus incertaine, le travailleur se transforme en marchandise parmi d’autres marchandises, circule au gré de la demande des entreprises. Mais l’efficacité de la productivité croissante entraîne l’exclusion d’une part croissante de la main d’œuvre alors que la concurrence internationale qui généralise le système marchand ne crée plus assez d’emploi en compensation. Même si des productions que l’on s’accorde à juger superflues ou même nuisibles sont légitimées par le travail qu’elles fournissent à la population, ce gaspillage favorisé par la publicité ne suffit plus à procurer un emploi à tous. La croissance ne peut être d’un grand secours puisqu’elle implique un pillage de la planète qui n’a pas d’avenir. Les avantages du système marchand se sont brisés, l’emploi devient précaire et le chômage s’étend.
Les solidarités locales remplaceront les mobilités géographiques
quand les humains prendront conscience
de l’illusoire liberté individuelle de rechercher un emploi.