Le monde est déjà entièrement occupé par les activités humaines et toute innovation supplémentaire ne fait que masquer davantage les difficultés qu’entraîne l’éloignement de la Biosphère. En effet, dans un monde où on a déjà produit trop de choses inutiles, le risque que représente toute initiative nouvelle n’est plus individuel ou même collectif, il est environnemental. On dit que l’entreprise permet d’économiser les coûts de transaction, mais presque personne ne considère les coûts externes. L’entreprise entraîne dans sa course folle ses travailleurs, ses clients, les réseaux de distribution, mais surtout elle met en péril l’équilibre de la Biosphère. Le niveau de pression des entreprises sur le biotope (épuisement des ressources, perte de la biodiversité, accumulation des déchets…) est à un tel niveau que plus rien n’est maîtrisé si ce n’est dans l’urgence et le court terme. Alors les risques ne se partagent plus, ils s’additionnent et la gestion devient trop complexe. L’Etat réglemente la gestion des risques sociaux, il élimine une part de l’imprévisible par l’inspection du travail, des études de sûreté des installations, les règles d’hygiène et de sécurité alors que l’essentiel consiste à témoigner de la non pérennité de l’activité elle-même.
L’entreprise écologiquement propre,
c’est l’entreprise qui disparaît
ou qui reste artisanale.