Certains humains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale sur quelques générations. Pourtant même en construisant un arbre généalogique sur un siècle ou deux, ils n’obtiennent qu’une vision bien imparfaite de leur origine lointaine. Avant la naissance d’un individu, il y a sa gestation de neuf mois, moment précédé par la succession des chromosomes des ancêtres, et bien avant par l’ADN des hominidés. Pourquoi s’attacher aux noms des pères des mères du grand-père qui resteront pour toujours des étrangers non fréquentables. Les généalogistes cultivent l’anthropocentrisme au lieu de s’intéresser comme les paléontologues à la succession des espèces et à l’ancêtre commun de toutes les formes du vivant. L’arbre généalogique familial n’a aucun intérêt, les humains doivent au contraire ressentir qu’ils ne sont qu’assemblage d’électrons déjà inscrits dans la genèse de l’univers, que leur existence terrestre commence il y a quelques 4,5 milliards d’années, avec la formation de la planète, et qu’ils sont issus d’une lente évolution de l’ensemble de la Biosphère. Prendre conscience subjective d’une existence rattaché à une famille empêche les humains de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme leur parentèle, que la biodiversité compose une partie de leur famille.
Le culte de la filiation ne vaut que par la socialisation qu’elle apporte,
le respect de la Biosphère constitue le fondement de toute culture.