Le holisme écologique présente une alternative au dualisme cartésien. Dans cette optique, l'économie est perçue comme un sous-système ouvert, en croissance et complètement dépendant d'une écosphère matériellement fermée, finie (notre planète) et sans croissance. La notion d'un « environnement » distinct disparaît. Les apports nets à l'écosphère se limitent à l'énergie solaire et la déperdition aux pertes thermiques. La croissance du sous-système économique est donc, de façon ultime, freinée par les capacités de production de l'écosphère et par les possibilités d'assimilation de celle-ci. Ces contraintes peuvent être soulagées par la réutilisation, la remise à neuf et le recyclage, mais ne peuvent être éliminées. La compétition entre les espèces est donc un jeu à somme nulle, ce qui est gagné par les uns est perdu par les autres. Le progrès technique permet à l'être humain d'exploiter avec un succès incroyable presque tous les écosystèmes de la planète. Toutefois, l'énergie et les matières extraites des réserves totales mondiales pour répondre aux besoins des humains sont retirées, de façon irréversible, aux autres espèces. La croissance de l'entreprise humaine entraîne le déplacement d'espèces hors de leurs niches d'alimentation et d'habitat, l'élimination d'autres espèces qui sont en compétition avec nous pour la nourriture et les ressources, ainsi que l'appauvrissement des stocks du capital naturel.