Le vivant possède deux caractéristiques, celle de se reproduire à l’identique et celle de se transformer. Les agriculteurs ont pu multiplier les quantités d’une même variété, et en parallèle améliorer les rendements par sélection ; de tout temps les agriculteurs ont réservé une partie de leur récolte pour en ressemer les graines tout en choisissant les meilleures. Mais comme cette procédure traditionnelle n’entraîne pas de profit pour un investisseur extérieur, on a inventé les hybrides au XIXe siècle, semences qui possèdent des gènes spécifiques. Un maïs hybride est beaucoup plus productif, cependant il y a chute du rendement si l’on ressème le grain produit ; les paysans ont donc besoin chaque année des sélectionneurs. Cette amélioration temporaire s’est donc accompagnée d’une fragilisation des espèces et d’une perte d’autonomie de l’agriculteur. Ce processus touche maintenant une vingtaine d’espèces alimentaires y compris animales, toutes les volailles et une grande partie des porcs. Ainsi une technique incapable d’apporter le moindre progrès durable, mais tellement profitable, remplace une technique socialement utile mais qui ne dégage pas des profits.
80 % des paysans actuels n’ont d’autre recours que d’utiliser les semences de ferme,
le reste du monde n’aurait jamais du faire autrement.