Dans les sociétés traditionnelles, les individus sont dominés par la conscience collective, ils ont des pratiques similaires et partagent les mêmes croyances, valeurs et sentiments. Dans ces sociétés fermées, les individus n’ont pas le choix entre des modèles de socialisation différents, concurrents, contradictoires : cela entraîne une conscience collective maximale. Aujourd’hui la catastrophe industrialiste a détruit tous les cadres institutionnels des sociétés anciennes. Moins déterminé par des forces intériorisées, le comportement individuel devient un travail d’élaboration personnelle. Mais cette conception d’un moi autonome est une illusion, le comportement est toujours enraciné à l’intérieur d’un groupe, soumis à des interactions plus complexes, mais toujours soumis. Le système marchand avait besoin de cette individualisation de masse pour faire croire à la liberté et mieux transformer la personne en travailleur productif, puis en consommateur consentant. Or un être humain n’est pas seulement défini par sa place dans la société ou même par sa place dans le processus de production, mais d’abord par son biotope. L’individu ne peut se concevoir qu’intégré dans le grand tout de la Biosphère.
Tu ne peux te comprendre que par ton groupe d’appartenance,
mais ton référent ultime, c’est la Biosphère.