Sitôt l’agneau venu au monde, sa mère le lèche et le débarrasse du liquide amniotique qui recouvre son pelage. Dans le même temps survient une modification de l’activité des neurones de son bulbe olfactif qui intensifie la mémorisation par son cerveau de l’odeur de son petit. Moins de deux heures plus tard, quand il manifestera son désir de téter, sa mère le laissera faire, mais seul celui qu’elle aura léché aura droit à ce privilège. Cependant n’importe quel nouveau-né ferait l’affaire pour peu qu’il soit le premier : on pourrait ainsi trouver une mère adoptive pour n’importe quel agneau. L’amour maternel n’a au contraire aucun fondement biologique chez les humains. Toutes les études montrent qu’aucune conduite universelle et nécessaire de la mère ne peut être mis en évidence, on constate au contraire l’extrême variabilité de ces sentiments maternels selon sa culture, ses ambitions, ses frustrations. La valorisation de l’amour des mères, le fait que la femme s’identifie à son enfant, est une construction sociale qui découle de la nécessité d’une socialisation pour le nouveau-né. Ce rôle social pourrait aussi bien être accompli par un homme. Comme l’instinct maternel ou paternel n’existe pas, il faut que les humains accèdent à un niveau de conscience plus élevé : l’amour véritable des parents pour un enfant serait de ne le mettre au monde que dans un environnement vivable et viable. Les humains ne doivent pas se cacher leurs responsabilités globales sous une nature biologique qui n’existe pas pour eux.
Pour préserver la Nature, les humains doivent décider individuellement et socialement
qu’ils ne font des enfants que pour leur bonne intégration dans la Biosphère.