Confectionné feuille par feuille à partir d’une matière limitée en quantité, les chiffons, le papier reste au XVIIIe siècle un objet de luxe; papier pouvoir car papier rare, il est au service du pouvoir en place. Puis sa fabrication en ruban continu, liée au procédé d’extraction de la cellulose du bois à la fin des années 1860, permettent une production de masse. Alors le papier devient la substance de la démocratie et peut exprimer la rébellion : journaux, affiches, bulletins de vote… c’est la naissance du quatrième pouvoir et la possibilité à travers le journalisme de critiquer le pouvoir en place. Mais quand le papier se répand partout, les consommateurs le jettent et le gaspillent tandis que le pouvoir devient bureaucratique et enserre l’activité humaine par la paperasserie. Alors la technique n’est plus un moyen d’améliorer les relations sociales, mais se transforme en fin.
La cellulose, c’est du bois, des arbres, un élément de la biodiversité à préserver.
Le papier doit donc avoir du sens, sinon il est à proscrire.