Aucune volonté humaine ne peut maîtriser l’avenir. Dans les années 1930, les pays socialistes ont mis en place des plans impératifs pour cinq ans qui organisaient toute la vie économique, mais ce système s’est effondré avec la chute du communisme ; ces pays sont devenus « en transition » vers le libéralisme. Une planification centralisée est inopérante dans une société complexe, mais ce n’est pas synonyme de victoire du marché. Le système libéral est un mode de régulation qui sert à échanger de façon décentralisée des informations sur les préférences de chacun par l’intermédiaire de la variation des prix : la loi de l’offre et de la demande déterminerait donc de façon automatique ce qu’il faut produire et consommer. Cependant la montée croissante des pénuries (forêts, eau, énergie, terres cultivables…) qui résulte de l’imprévoyance du marché donne de nouvelles perspectives à une planification prospective : quand il devient plus facile de déterminer les choix fondamentaux, quand la société prend conscience des nécessaires objectifs écologiques, alors se détermine les moyens de gérer l’avenir mê si c’est de façon approximative. L’Etat aurait du imposer depuis quelques années déjà les choix d’un retour à l’équilibre entre l’activité humaine et les possibilités de la Biosphère. Mais comme les ressources et les coutumes diffèrent d’un territoire à l’autre, comme l’Etat ne fait que refléter les rapports de force à un moment donné et sur un territoire déterminé, la planification se contentera de réguler la pénurie.
Le plan doit avoir une fonction intégrative,
persuader les citoyens qu’aucun avenir n’est concevable
s’il ne passe pas par la simplicité volontaire assumée par chacun des humains.