Cette productivité est définie par le rapport entre la production et les facteurs de production (travail et capital technique) nécessaires à cette production. Mais toute augmentation de la production par travailleur ou par heure de travail ne fait que gagner d’un côté ce qu’elle a fait perdre de l’autre. On peut agir sur le produit lui-même par la standardisation alors que l’artisan créait jadis un objet où il pouvait inscrire sa propre empreinte. On peut aussi organiser le travail pour qu’il n’y ait plus de perte de temps ; l’artisan qualifié devient alors un individu interchangeable qui se soumet au rythme du chronomètre et perd de vue l’objectif de sa tâche. Enfin la mécanisation grâce au capital technique augmente la productivité, mais le travailleur n’est plus qu’un appendice de la machine. La hausse de la production par habitant qu’entraîne les progrès de la productivité améliore le niveau de vie mais détériore les conditions de travail et surtout le patrimoine naturel (la productivité de la biosphère), le troisième facteur de production dont les humains ne parlent presque jamais.
Les humains ne sont pas des travailleurs mécaniques,
ils doivent reconquérir la liberté de l’artisan et du paysan
tout en respectant la productivité de la Biosphère.