Le WWF France passe au crible un échantillon d’eaux de boisson. Plusieurs types de polluants domestiques, industriels, agricoles, ont été recherchés dans cette analyse.
« Le choix des molécules a été effectué en lien avec la directive REACH[1], les « substances prioritaires de la Directive-Cadre sur l’eau (DCE) et les molécules résiduelles des traitements de potabilisation », explique Hélène Roche, présidente du Conseil scientifique du WWF France. « Le nombre de molécules analysées est supérieur à celui habituellement retenu par les laboratoires officiels. Le nombre d’échantillons a été restreint en raison du coût élevé des analyses. Tous les échantillons ont été prélevés de manière aléatoire dans chacune des villes concernées, chez des particuliers, et dans des hôtels ou restaurants ».
La dégradation croissante de la qualité des eaux brutes
Les résultats obtenus révèlent la présence de très nombreux polluants dans l’eau de boisson. Ainsi
14 villes présentent au moins 6 micropolluants (Hydrocarbures aromatiques polycycliques, atrazine, aluminium, dibromochlorométhane…) dans leur eau du robinet, et des traces d’aluminium peuvent être retrouvées dans des eaux embouteillées. Ces résultats conduisent le WWF France à déplorer les insuffisances du dispositif d’analyse actuel.
Un des points qui ressort des analyses est l’inégalité de la qualité de l’eau du robinet entre villes et communes rurales, ces dernières, logiquement plus exposées aux pollutions d’origine agricoles, disposant de moyens moindres à la fois pour la surveillance et le traitement de leurs eaux.
Il est donc urgent, compte tenu de la recherche sur les « effets cocktails » liés à l’association de certaines molécules, des effets connus des perturbateurs endocriniens et de l’impact des faibles doses de polluants sur le long terme, de multiplier les analyses et de tenir compte de ces effets potentiels dans la révision des normes acceptables.
Au vu des résultats de cette campagne, le WWF France demande un meilleur accès à l’information sur la qualité des eaux brutes, une redéfinition des critères de surveillance de l’eau du robinet et des eaux embouteillées, une réelle protection de la ressource en amont et une réforme ambitieuse de la politique agricole, gages de la bonne qualité de la ressource en eau.
Retrouvez ici le Rapport « Eau de Boisson »