Dans l’imaginaire social, l’identité sociale des femmes continue de se construire sur la maternité : une femme se doit d’être mère. A l’heure où le poids d’un bébé français pèse de tout son poids sur les possibilités de la biosphère, il est temps de penser autrement… et de pratiquer la contraception volontaire. Le nombre élevé et stable d’avortements en France ont rendu nécessaire certaines formes de stérilisation, la loi du 4 juillet 2001 autorise en France la contraception permanente : ligature des trompes pour une femme, vasectomie pour un homme. Cette pratique est encore minoritaire en France alors qu’elle est pratiquée par 24 % des Américaines et 22 % des Canadiens.
Mais en mai 2010, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie a publié un arrêté qui conditionne le remboursement de la contraception définitive, pour les femmes de moins de 40 ans, à « une contre-indication à la grossesse et une intolérance à la contraception ». Deux obligations qui ne figurent pas dans la loi de 2001 ! Il est vrai qu’en France, de nombreux médecins semblent ignorer la loi ou imposent des conditions que la loi ne prévoit pas : ainsi 24 % des praticiens exigent l’autorisation écrite du conjoint. Une mère de quatre filles avait souhaité cette contraception définitive : refus de son médecin « pour lui laisser la possibilité d’avoir un garçon » !
Il faut respecter le choix d’une femme qui ne veut pas ou plus d’enfant, rappelle l’Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception (Ancic).