L’agriculture, basée sur l’assimilation chlorophyllienne, devrait donner plus qu’elle ne coûte puisqu’elle transforme l’énergie du soleil et les éléments de la terre. Mais si l’agriculteur traditionnel fait profession de gérer du vivant, l’agriculture moderne s’est coupée de la nature : la médiation de la technique et de la science l’emporte sur la transmission d’un savoir ancestral. C’est en utilisant le tracteur et l’irrigation, les semences sélectionnées et l’élevage industriel que l’agriculteur a augmenté sa productivité : moins de personnel pour plus de production. Alors que les rendements à l’hectare augmentent, on constate pourtant que l’agriculture affiche dorénavant un bilan énergétique négatif : elle consomme désormais beaucoup plus d’énergie fossile non renouvelable qu’elle n’en crée. Si on intègre la transformation agroalimentaire et le transport des produits agricoles, le bilan est encore plus négatif. La loi des rendements décroissant en agriculture productiviste est inéluctable, même si on a cru un moment lui échapper grâce à l’innovation technique.
Les humains sont au bout de la chaîne alimentaire,
qu’ils respectent tous les maillons de cette chaîne,
sans forcer la Nature.