L’agriculture a cela de particulier que les sols produiront de moins en moins au fuir et à mesure de leur épuisement, et ce malgré l’injection croissance de facteurs de production, travailleurs et machines. La nécessité de survie de populations trop nombreuses conduit à la dégradation des milieux fragiles : abattage des arbres, surpâturage, feux de brousse, diminution des temps de jachère. Au bout du compte la fertilité des sols s’épuise, l’érosion s’installe, la latérisation s’ensuit dès que les apports chimiques ne masquent plus l’appauvrissement des terres. Actuellement 3,6 milliards de terres cultivables sont en cours de désertification, soit quatre fois la surface des déserts stricto sensu. On sait pourtant qu’il faut cent ans pour régénérer un centimètre d’épaisseur de sol.
Lorsque le rendement durable d’un système naturel a été franchi,
la croissance de la consommation ne peut continuer
qu’en consommant la ressource elle-même.