Le travail est devenu une marchandise dont le prix s’appelle salaire, un prix qui n’est plus fixé dans les sociétés libérales par la coutume mais par l’intensité de la concurrence. Comme l’ouverture des frontières a mis en contact toutes les économies, les coûts de production tendent à s’égaliser, en particulier les niveaux de salaires par catégories de qualification. Alors que la hausse des salaires dans le Tiers-monde est limitée par des facteurs institutionnels comme l’absence de syndicat et de liberté d’expression, la résistance à la baisse dans les pays riches ne pourra pas durer d’autant plus que les entreprises des pays riches face à la concurrence mondiale ne considèrent plus les salaires distribués comme une expansion de leurs débouchés, mais comme un coût, une perte de compétitivité. De toute façon l’équilibre écologique de la planète ne pourra supporter beaucoup plus longtemps l’extension d’un salariat qui a accédé aux modèles de consommation de la société thermo-industrielle et à ses gaspillages : mieux vaut que la classe globale (qui comprend aussi les ouvriers des pays riches) soit obligée de reconsidérer son train de vie et réduise ses dépenses.
L’extension du salariat, c’est l’extension de la société marchande,
C’est le pillage de la planète, ce n’est pas durable.
Mieux vaut une société qui pratique la simplicité volontaire.