Dans toutes les cultures, le passage de la vie à la mort est assumé par un rite pour donner au trépas une dimension collective et assurer ainsi le travail de deuil des survivants. En France la loi de 1887 institue la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Mais depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols. Si on a même proposé des cercueils en papier pour épargner les terres boisées, on peut aller encore plus loin dans le sens du recyclage programmé par la Nature : à Paris, la commune fournit une sépulture gratuite pour cinq ans aux personnes décédées sans ressources ni famille. Pour ce faire, des caissons en béton étanche sont équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puisse accéder au festin, que l’oxygène accélère le dessèchement du corps et qu’il y ait une évacuation des gaz de décomposition. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini.
A chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts
Mais la gestion de votre cadavre doit participer au recyclage global.