Rien du comportement des humains n’est inné si ce n’est quelques arcs-réflexes comme celui de la succion. Sans socialisation, l’enfant ne peut que mourir ou devenir dans des circonstances exceptionnelles un enfant sauvage : un enfant élevé dans un placard ressemblera à son placard et aux petites fractions d’inhumanité qu’il aura pu saisir quand le placard s’entrouvre. La petite enfance est la période la plus intense de socialisation, celle où l’être humain a le plus de choses à apprendre, mais aussi celle où il le plus plastique et le plus apte à apprendre, car il le fait avec une facilité et une rapidité qu’il ne retrouvera plus jamais dans le reste de sa vie. C’est le temps de l’imitation, mais c’est aussi le temps du dressage, des réflexes conditionnés et de l’appropriation d’une culture particulière, celle de son groupe d’appartenance. Cela veut dire que la personne construit socialement sa représentation de la réalité : si vous êtes élevé à la ville, vous penserez en urbain, et vous ne serez attaché à la terre que si vous avez vécu avec la compagnie des plantes et de la vie animale. Une socialisation qui oublie l’importance de la Biosphère ne peut que conduire à l’égoïsme humain et à la catastrophe.
Devenez des enfants de la terre,
pas simplement des enfants du social.