L’espèce homo sapiens a essaimé dans l’espace géographique tout en améliorant ses capacités de déplacement. Autrefois les migrations à pied, puis à cheval ou en pirogue, hier les avions et aujourd’hui les fusées. Pourtant aucune obligation ne poussait les humains à quitter leur berceau d’origine, l’Afrique. Toutes ces migrations ont surtout résulté du poids de la population sur un territoire, des conflits intra- ou inter-ethniques qui en découlent. Les humains préfèrent la conquête à la stabilité, le déséquilibre plutôt que la vie en harmonie avec un territoire déterminé. La fusée a d’abord été inventée pour la guerre, ainsi des V2 mis en œuvre par les Allemands à la fin de la seconde guerre mondiale. Il s’ensuit une compétition entre nations : comme l’URSS socialiste a lancé le premier spoutnik dans l’espace en 1957, l’ Amérique capitaliste a voulu poser le premier homme sur le sol lunaire en 1969. Maintenant on fait semblant de rassembler les pays dits développés autour d’une station orbitale dont l’acte de naissance a été signé en 1998 et on rêve de conquête spatiale. Mais les humains sont trop fragiles pour vaincre le vide sidéral, les longues distances et les dangers psychosomatiques ou physiques. En fait la guerre des nations a été remplacé par le goût de l’exploit techniciste au prix d’une débauche de ressources non renouvelables. Les humains croient encore qu’ils pourront aller sur mars, mais ils n’iront jamais sur la plus proche étoile, Alpha du centaure : la masse de carburant pour parcourir 40 000 milliards de kilomètres nécessiterait une masse de carburant équivalente à deux fois la masse de l’univers connu. L’humanité a atteint les frontières de son monde, il n’y a plus d’expansion possible.
Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire,
qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles.