Vaincre la stérilité est considérée comme une grande victoire de l’individu ; en 1978, Louise Brown est le premier enfant de l’histoire à avoir été conçu en dehors des voies génitales féminines. Depuis il s’est produit une forte symbiose entre le goût des médecins pour les prouesses techniques et une pression des couples pour avoir des enfants à tout prix. Dans ce contexte techno-psychologique, le clonage n’est alors qu’une extension extrême du droit individuel de faire ses propres choix reproductifs. Pourtant la procréation assistée n’est qu’un résidu de la tradition qui fait de la maternité le véritable accomplissement de la femme et de la stérilité de l’homme un signe d’impuissance. Ce n’est pas parce que les humains possèdent la possibilité technique d’échapper à la stérilité que cette technique doit s’imposer : l’intérêt collectif va au-delà de la préférence pour le présent des individus. Non seulement l’instrumentalisation des naissances détourne les moyens financiers de causes plus urgentes, mais il serait plus porteur d’avenir de diviser par cent ou mille la population humaine, donc d’accepter la stérilité de quelques-uns.
Louée soit la stérilité qui permet la baisse de la population,
Le désir égoïste doit s’effacer devant les intérêts de la Biosphère.