Selon Ivan Illich, elle est en œuvre quand la plus grande part du savoir de chacun est l’effet du vouloir et du pouvoir d’autrui. Placé au contact de milliers de systèmes technicisés, la classe globale sait se servir de son automobile et de la télévision, mais elle ne sait pas comment ça marche. En effet, la division sociale du travail dans la société techno-industrielle pousse à l’extrême la spécialisation et empêche que tout savoir soit partagé par chaque individu du groupe : plus de gens savent plus de choses, mais tout le monde ne sait plus faire toute chose également bien. Même la technique de l’artisan demande plus d’apprentissage parce que les mécanismes mis en œuvre sont plus complexes, et la fuite en avant techniciste déqualifie sans cesse l’apprentissage antérieur. Lorsque les gens s’usent et doivent recommencer sans cesse leur scolarisation, lorsque l’analyste doit être reprogrammé à chaque nouvelle génération d’ordinateurs, alors les humains ne peuvent plus maîtriser une société compartimentée, encore moins assurer le nécessaire équilibre avec la Biosphère. Chaque humain a en moyenne moins de compétences, moins d’espace, moins de relation à la Nature : la technique a adapté le biotope, le biotope n’est plus adapté à l’humain.
Simplifier les tâches et les techniques,
Retrouvez une répartition équitable du travail social,
Soyez moins gourmand en ressources naturelles,
en quelques mots : cultivez la décroissance.