« Dans certaines circonstances, on ne devrait pas décourager le suicide. Je veux parler des cas de personnes qui ont souffert très longtemps et dont il parait clair qu’elles préféreraient arrêter de vivre. Quand on est vraiment anéanti, on se suicide ; mais, si l’on n’est pas sûr de devoir le faire, alors il faut reprendre le cours de sa vie. Nous cesserons tous de vivre tôt ou tard, notre temps est limité, et cela ne doit pas être une fin en soi que de prolonger sa vie aussi longtemps que possible. Des gens raisonnables, après avoir considéré les choses froidement, préfèrent s’arrêter, avoir une fin rapide.
J’ai donné une conférence à des étudiants de l’université d’Oslo sur le sens de la vie. Je leur ai dit : « Eh bien ! c’est facile, asseyez-vous auprès de quelqu’un qui éprouve une douleur extrême. » C’est extraordinairement simple, si l’on sait faire preuve d’empathie. Je peux juger des actes, mais jamais des êtres humains. Pour moi, les humains ont en quelque sorte une valeur infinie. » (Arne Naess)