Le temps ne se laisse ni voir, ni toucher, ni entendre ou goûter, ni même respirer comme une odeur : pour les animaux, le temps ne peut donc exister. D’ailleurs au début du XIXe siècle, il n’existe pas encore pour les humains de franche distinction entre le temps de travail et celui du non-travail : tout en accomplissant sa tâche, l’agriculteur ou l’artisan boit, mange et converse. Mais il existe maintenant un temps réglementé, celui d’une société techno-industrielle qui définit les rythmes auxquels les humains doivent obéir. Aujourd’hui le temps de travail social est toujours mesuré, et cela de façon de plus en plus précise ; la productivité s’accroît d’ailleurs par la limitation des « temps mort », et donc du temps pour soi et pour les autres. La société techno-industrielle travaille pour développer des systèmes pour gagner davantage de temps et l’angoisse du temps perdu s’accroît dans la même proportion. Alors il y a pour les humains un temps auquel il faut se soumettre entièrement et un temps libre qu’ils ne savent plus gérer : le « temps » prendrait une toute autre dimension si l’individu ne comptait plus son temps.
Oubli le temps industriel
pour prendre le temps de te consacrer aux autres
et à la planète.