Il n’y a pas de commune mesure entre les temporalités de la matière et la durée de la vie humaine. La couche d’ozone stratosphérique qui protège la Biosphère du rayonnement ultraviolet a mis deux milliards d’années pour se former, la société techno-industrielle l’a détériorée en quelques années par l’émission de CFC. Les combustibles fossiles que brûle la société thermo-industrielle depuis moins de dix générations résulte de centaines de millions d’années d’activité photosynthétique et de déplacement des roches. On estime que le temps de régénération de la forêt primaire de la zone tropicale est d’un demi-millénaire, et pourtant l’activité humaine en fait reculer la superficie de 1 % chaque année. Le temps lent des écosystèmes cherche la situation homéostatique, l’équilibre stable, alors que l’humanité actuelle vit dans le temps court et cherche la rupture. Quand les temporalités de l’histoire humaine prend le dessus sur les temporalités de l’historie géologique, un seuil est franchi dans la non reproduction des écosystèmes.
Seule une diminution drastique des humains
pourra rétablir une relation durable avec la Biosphère.