Les promesses récentes des nanotechnologies, de la biotechnologie, de l’informatique et des sciences cognitives (NBIC) ont été utilisées par une idéologie qui annonce un homme nouveau, augmenté dans ses capacités, homme plus ou moins bionique et plus ou moins drogué. Il ne s’agit plus de mettre la science au service de l’amélioration de la condition humaine, mais de favoriser la performance des individus. Ii s’agit là d’une première définition du transhumanisme, l’homme machine.
Une autre définition serait préférable. La possibilité de s’ouvrir au monde des humains comme du non-humain ne signifie pas la disparition de l’humanisme, mais sa sublimation. L’humanité possède la fonction symbolique (le logos), elle peut faire symbole de tout, les droits de l’homme stricto sensu ou le droit élargi aux espèces sensibles, la contemplation des fonds sous-marins ou la destruction des ressources halieutiques, la théologie de la technoscience ou la contemplation du rien par les bouddhistes. Aimer la vie, aimer les êtres vivants, aimer bien au-delà du cercle étroit de l’espèce humaine n’est pas dissoudre l’humain dans le grand Tout, mais seulement transcender l’humain, aller au-delà de l’égocentrisme, de l’ethnocentrisme, de l’anthropocentrisme, aller vers un transhumanisme, un au-delà de l’humanisme.