Le remplacement de la traction animale par le tracteur se traduit par une augmentation des superficies cultivables, donc de la production totale. En effet le cheval et le bœuf immobilisaient pour leur entretien une superficie importante de terres qui se retrouve disponible pour autre chose. En France, on a calculé en 1946 que 200 000 tracteurs pourraient remplacer un million de chevaux et un demi-million de bœufs de trait. On rendait ainsi disponible 2 500 000 hectares, soit un huitième des terres labourées. Mais le tracteur utilise un gazole définitivement limité par les ressources pétrolières non renouvelables. Si les biocarburants en viennent à remplacer le gazole, il reviendrait pratiquement au même en termes de terres cultivables d’utiliser à nouveau des animaux de trait. La croissance de la production agricole s’est fait grâce à un travail de substitution sans avenir : le cheval disparaît pour faire place au tracteur qui bientôt disparaîtra au profit du cheval. Mais il faudra alors se contenter de moins et travailler plus de ses mains.
Le progrès technique n’est qu’un détour
qui nous mène de ressources limitées
à des ressources encore plus limitées.