Le message central du livre de Richard Heinberg est que la civilisation industrielle s’appuie sur la consommation de ressources énergétique qui sont intrinsèquement limitées en quantité et sur le point de devenir rares. La compétition pour les miettes du gâteau déclenchera des bouleversements économiques et géopolitiques. Qu’adviendra-t-il après l’industrialisme ? Ce pourrait être un monde plus limité en termes de consommation, de population et de pression sur les écosystèmes. Mais le processus qui nous y amènera ne sera pas simple, même si les leaders mondiaux adoptent des stratégies intelligentes et coopératives, pour lesquelles ils n’ont montré jusqu’à présent que peu de volonté. Après tout, aucun politique ne veut être le porteur de la terrible nouvelle selon laquelle notre mode de vie gourmand en énergie est sur le déclin. Tant l’idéologie de gauche que celle de la droite comportent un aspect irréaliste et même une certaine forme de déni concernant les questions de population et de ressources. Les décideurs politiques sont rarement enclins à s’attaquer aux problèmes de façon préventive et ne réagiront probablement pas de manière décisive avant que la crise frappe durement.
Plus tôt l’opinion publique comprendra la situation dans laquelle se trouve les sociétés industrielles, moins les souffrances seront grandes lorsque nous opérerons la douloureuse mais inévitable transition vers un nouveau régime énergétique. Sur le long terme, les perspectives de maintien de la cohésion des grands Etats-nations comme les Etats-Unis paraissent bien minces. En raison du manque d’infrastructures de production industrielle, de transports, de communication et de contrôle, ils pourraient finalement se déliter en enclaves régionales.