Ce rapport confidentiel sur le changement climatique date d’octobre 2003. Comme l’administration américaine avait étouffé ce document, son existence ne fut divulguée que par des indiscrétions en février 2004. Il s’agit d’une prospective dont l’hypothèse repose sur un changement climatique soudain causé par l’effondrement de la circulation du Gulf Stream. Moins d’eau chaude serait brassée vers le nord, entraînant une variation immédiate dans le climat d’Europe du Nord et de l’est de l’Amérique du nord. L’agriculture de la Chine serait durement frappée par des moussons de moins en moins régulières. Alors, comme les humains se battent dès que la capacité d’accueil de leur milieu naturel devient insuffisante, les Etats-Unis et l’Australie seront enclins à bâtir des forteresses défensives autour de leur pays parce qu’ils ont les ressources et les réserves pour assurer leur autosuffisance. Essayons aussi de nous représenter le Pakistan, l’Inde, la Chine, disposant tous de l’arme nucléaire, en conflit larvé à leurs frontières à propos des réfugiés, de l’accès à des rivières communes et aux terres arables. Les troubles et les conflits seront alors des traits permanents de la vie sur terre. Les nombreux décès engendrés par la guerre, la famine et la maladie réduiront la taille de la population totale. Ce qui, avec le temps, équilibrera le nombre de personnes sur Terre avec la capacité d’accueil de la planète ! Le rapport (édition Allia, 2006) conclut : « Nous ne prétendons pas prédire la manière dont le changement climatique va se produire. Notre intention est de rendre parlants les effets que celui-ci pourrait avoir sur la société si nous n’y sommes pas préparés. Les sociétés les plus combatives sont celles qui survivent ».