Que devient l’Etat avec l’institution des res communis ? Quelle échelle de gouvernance ? Le poids écologique de l’Etat doit se doubler d’un poids écologique conséquent. Si l’on applique les principes illichiens à l’Etat, alors cela implique, dans le domaine du gouvernement, une relocalisation. D’ailleurs les élus écologistes insistent largement sur le principe de subsidiarité qu’ils entendent généralement comme le fait de chercher à résoudre les problèmes au plus près des citoyens. Une mobilité illimitée ne tiendrait pas compte des désutilités créées par le départ ou l’arrivée impromptue des personnes. S’il y a un devoir d’humanité à accueillir les personnes menacées dans leur pays, il n’y a aucun droit des étrangers à venir s’installer de manière durable si cela a des conséquences sur la société habitant le territoire sur lequel ils envisagent de s’installer. De même, les citoyens d’un Etat ne peuvent à loisir quitter cet Etat avec leur capital si cela a pour conséquence de générer le désordre ou de réduire le bien-être de cette société. En ce sens, le cosmopolitisme écologiste ne repose ni sur la mobilité illimitée ni sur l’intégration mondiale mais sur la juste séparation. Ici, nous sommes tous solidaires parce que nous sommes tous respectueux des droits de nos voisins. C’est la seule manière réaliste de produire ou de protéger des res communis susceptibles de donner une place à chaque personne sur Terre.
Les Terriens associés vivraient non pas dans un seul Etat mais dans une fédération de régions autonomes sur le plan économique et vivant en bonne intelligence. Favoriser la relocalisation revient à « penser global, agir local » en faisant en sorte que les problèmes existants à une échelle supérieure disparaissent.