Examinons de plus près une étude de cas, Narbonne. Le maire étiqueté div. Droite se pose en défenseur acharné de l’énergie propre. Il est ainsi très fier de l’inauguration d’une crèche à énergie positive (qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme). Si ce maire avait fait réaliser l’analyse du cycle de vie des produits nécessaires à construire une crèche à énergie positive, il se serait vite rendu compte que la propreté de l’énergie produite est toute relative. Mais pour la droite, il s’agit de faire vivre les entreprises, toutes les entreprises, il s’agit de produire pour consommer, il s’agit de calculer le profit immédiat à tirer de la marchandisation des plus jeunes enfants.
Le candidat socialiste est fidèle à son image d’homme de gauche : « La crèche à énergie positive, c’est bien, mais en étant un peu moins exigeant en termes de performance, on aurait pu accueillir davantage d’enfants…ce qui devrait être la priorité. » Il veut donc ignorer presque totalement les émissions de gaz à effet de serre et le sort des générations futures qui vivent déjà dans la crèche. Il exprime aussi une optique nataliste, des enfants, encore plus d’enfants, encore plus d’ennuis dans le futur. Il postule la quantité plutôt que la qualité. C’est vraiment un homme de gauche.
Maryse Arditi, la candidate des Verts, prend la seule position qui vaille, une analyse transversale : « Le maire de Narbonne fait un quartier durable, mais continue d’urbaniser à 10 km de la ville et de bétonner la crête… ». Maryse est une écologiste historique, elle fait partie du courant vert des Verts, marginalisé par le courant noir des anarchistes verts et le courant rouge des opportunistes en vert. Car on sait à quel point les Verts sont divisés, ce qui entrave tout discours constructif et transforme Maryse Arditi en éternelle minoritaire dans son propre camp.