Achim Steiner, directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement, estime que la crise offre l’occasion de décarboner l’économie : « Des études ont montré qu’un climatiseur standard en Floride émet autant de CO2 qu’un Cambodgien pendant toute sa vie. Cette consommation-là, je ne peux la soutenir ». Il ajoute : « Notre objectif doit être de réduire notre empreinte écologique » Il prend comme exemple les Japonais qui envisagent une économie des 3R dans laquelle les matières premières sont utilisées en quantité Réduite, Réutilisées ou Recyclées. (LeMonde du 17 février 2009).
Mais les R peuvent être innombrables.
Dans Le pari de la décroissance, Serge Latouche présentait un programme en 5R pour les pays du Sud (Rompre, Renouer, Retrouver, Réintroduire, Récupérer) comme remède à la destruction de l’identité, des savoirs et des savoir-faire des sociétés vernaculaires. Pour le Nord, il en arrivait à un changement de cap basé sur les 8R : Réévaluer, Reconceptualiser, Restructurer, Redistribuer, Relocaliser, Réduire, Réutiliser, Recycler. Ces huit objectifs interdépendants sont susceptibles d’enclencher un vertueux de décroissance sereine, conviviale et soutenable. Mais on pourrait allonger la liste des R avec radicaliser, reconvertir, redéfinir, redimensionner, remodeler, repenser, etc. Tous ces R participent tout autant de la révolution que du retour en arrière, du changement radicale de direction que de la répétition.
En fait ces R sont une saine réaction face à la démesure de la société thermo-industrielle, basée sur les SUR : suractivité, surdéveloppement, surproduction, surabondance, surpêche, surpâturage, surconsommation, suremballage, surcommunication, surmédicalisation, surendettement, suréquipement… (cf. Jean PauL Besset, Comment ne plus être progressiste…sans devenir réactionnaire). Vive les R…