La souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire renvoient à la différence entre autonomie et dépendance. Pour la FAO « la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont un accès à une nourriture suffisante. » Dans ce contexte, le commerce est un élément essentiel de la sécurité alimentaire ; pour assurer sa sécurité alimentaire un pays pourrait donc importer 100 % de son alimentation. Pour Via Campesina, mouvement mondial de petits paysans fondé officiellement en 1993 à Mons en Belgique, la souveraineté alimentaire est définie comme « le droit de chaque nation de maintenir et d’élaborer sa propre capacité à produire son alimentation de base dans le respect de la diversité culturelle et productive ». L’approche de la FAO est une approche de consommateur, la souveraineté alimentaire de producteur. La plupart des gens, en particulier dans les villes, ne se posent les questions qu’en termes de consommation, jamais de production. Le discours d’un organisme comme l’OMC entre tout à fait dans cette logique, il s’adresse aux consommateurs. Sauf que, faute de travail et donc de revenus, les consommateurs mexicains ne peuvent plus acheter le maïs importé dans le cadre de l’ALENA. La souveraineté alimentaire, le droit de produire nos aliments sur notre propre territoire, pose la question de la finalité de l’agriculture. Elle s’articule avec la défense d’une relocalisation de l’agriculture vivrière. (in Les paysans sont de retour de Silvia Pérez-Vitoria)