- La décentralisation est un procédé qui doit être encadré par celui de la subsidiarité. Il s’agit d’un principe de régulation de la décentralisation qui invite à déterminer, au cas par cas, si le transfert d’une décision du niveau local au niveau global permet de gagner en efficacité. Par exemple une pollution comme l’effet de serre ignore les frontières et il est alors préférable de centraliser la décision au niveau multinational ; par contre la création d’un dépôt de déchet concerne au premier chef la commune dans laquelle il va s’effectuer. Ce principe existe officiellement dans le traité de Maastricht (1992) qui fonde l’Union européenne. La subsidiarité commande à l’Union de n’intervenir que si, et dans la mesure où, les objectifs entrant dans les compétences qu’elles partagent avec les Etats « ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les Etats membres et peuvent donc, en raison des dimensions de l’action envisagée, être mieux réalisés au niveau communautaire ». Un protocole mentionne trois aspects qui aideront à juger si cette condition est remplie : la question a-t-elle des aspects transnationaux qui ne peuvent être réglés par les Etats-membres, une action nationale ou l’absence d’action seraient-elles contraires aux exigences du traité, l’action communautaire présente-t-elle des avantages manifestes. Par exemple le droit de chasse des oiseaux de passage ne peut pas être décidé au niveau local, mais au niveau européen ou même au delà parfois : une telle migration ne connaît pas de frontières.
- L’Etat n’a jamais cessé de réguler la vie économique, l’intervention de l’Etat donne les règles du jeu et facilite la transparence des transactions, donc économise les coûts de transaction à l’avantage de tout le monde. Mais le phénomène de concentration internationale soustrait la plupart des firmes multinationales au contrôle de l’Etat-nation. Par exemple Citigroup est le résultat de la fusion entre assureur, banque d’affaires et banque commerciale, d’où l’avènement d’un groupe financier universel, mondialisé et présent dans tous les métiers de l’argent. Nous sommes bien loin de la législation de 1929 par laquelle le législateur américain avait interdit la constitution des conglomérats financiers. Une future régulation politique mondialisée limitera la sphère de compétence des multinationales à la répartition équitable de nos matières premières. Le plus important de l’activité économique s’installera à nouveau dans des emplois de proximité correspondant à l’actuel artisanat et aux professions libérales. Les PME, petites et moyennes entreprises, correspondent à une économie humaine, décentralisée et diversifiée qui reposent à la fois sur l’initiative individuelle et la coopération ; chaque entrepreneur peut y exprimer sa capacité d’initiative, son entreprise est suffisamment petite pour trouver des marchés maîtrisés et elle pourra être encadrée par une clientèle attentive à limiter tout abus de pouvoir. Il s’agit de respecter le principe de subsidiarité dans le domaine économique comme il doit l’être dans le domaine politique et social : aux grand groupes la gestion des affaires planétaires, au niveau décentra La concentration des entreprises qui découle de l’évolution normale du capitalisme n’est au delà des apparences que l’expression d’une coopération, une institutionnalisation progressive, une socialisation pragmatique. Le principe fondateur d’une activité économique n’est pas la concurrence comme le croit les libéraux, mais tout au contraire la coopération entre entreprises, consommateurs et ressources naturelles. lisé l’essentiel de la sphère économique.