Dans une société où domine la division sociale du travail, les théoriciens de l’économie ont d’abord pensé que la valeur d’un bien résultait de la quantité de travail nécessaire pour le produire. Mais l’école néo-classique estimait dès 1871 que le prix d’un objet valait par le plaisir qu’il procurait à son acheteur, donc par son utilité subjective : comme le prix d’une bouteille de vin entreposée dans une cave augmente, ce n’est plus la quantité de travail qui en détermine le prix, mais la satisfaction qu’il procure à son acheteur. Depuis lors on admet que la valeur des choses découle d’un jugement variable dans le temps et dans l’espace, il n’y a donc plus de base stable à l’échange. Il y a même souvent un renversement historique, c’est le prix qui détermine l’utilité que la classe globale donne à une consommation (plus c’est cher, plus c’est désiré), valeur qui va dépendre des différences de revenu, donc de la solvabilité des personnes. La valeur-utilité est donc faite pour les privilégiés, pas pour l’humanité en général et certainement pas en fonction des possibilités de l’environnement naturel. La théorie économique a donc éloigné les humains des nécessités de la Biosphère pour se centrer sur la psychologie des envies. Si on ne peut pas définir l’utilité en soi puisque la valeur dépend de la libre appréciation des humains, par contre il faudrait constater les dégâts collectifs et environnementaux entraînés par ces théoriciens de l’économie marchande et réagir.
L’utilité, c’est ce qui permet l’équilibre de la Biosphère,
C’est ce qui crée le bonheur sans utiliser de matières,
c’est l’art de la contemplation plutôt que la tâche productive.