concept selon lequel la décroissance devrait être organisée non seulement pour préserver l’environnement, mais aussi pour restaurer une certaine justice sociale au niveau international. Survie sociale et survie biologique seraient étroitement liées. Les limites du « capital nature » ne posent pas seulement un problème d’équité intergénérationnelle dans le partage des parts disponibles avec les générations futures, mais aussi d’équité entre les humains contemporains. Aux yeux de cette doctrine, décroissance ne signifie pas immobilisme conservateur, car les sociétés anciennes ont su évoluer, mais sans s’abstraire des contraintes naturelles. Cette doctrine conteste la possibilité d’une croissance économique durable, voire d’une « croissance zéro », des pays développés. Ce courant de pensée s’inspire des travaux de Nicholas Georgescu-Roegen dont le livre majeur (The entropy law and the Economic Process, 1971) fait un rapprochement entre les lois de l’entropie et les sciences économiques afin de souligner le manque de prise en compte, par les théories économiques, des aspects biogéophysiques des activités humaines. (in Dictionnaire du développement durable, AFNOR 2004)
- La solution ne consiste évidemment pas dans une fuite en avant technologique ni même dans le développement, fût-il durable. Il existe une loi implacable, l’entropie, que Nicholas Georgescu-Roegen a traduit en une prophétie : demain, « la décroissance ». La trajectoire technologique ne sera pas changée par la discussion démocratique mais par ses propres revers, avec la crise pétrolière par exemple. Lorsque presque toutes les activités humaines sont fondées sur l’usage d’une substance irrécupérable, il devient évident que lutter contre les effets néfastes de la technique thermo-industrielle par une technique du même type n’est qu’un moyen d’aller plus vite dans le mur puisque le système est fermé. (in Fragilité de la puissance d’Alain Gras)