- La productivité de la nature suffit-elle à satisfaire indéfiniment les demandes actuelles et anticipées de l'économie humaine ? Si nous additionnons les besoins en sol de toutes les catégories de consommation d'énergie, de matière et d'élimination des déchets d'une population donnée, la superficie totale représente l'empreinte écologique de cette population sur la Terre, que cette superficie coïncide ou non avec la région où vit cette population. Bref, l'empreinte écologique mesure la superficie nécessaire par personne plutôt que la population par unité de superficie. Plus formellement, on peut définir l'empreinte écologique d'une population ou d'une économie spécifique comme étant la superficie de sol (et d'eau) écologiquement productif de différentes sortes (sol agraire, pâturage, forêts…) qui serait nécessaire avec la technologie courante
a) pour fournir toutes les ressources d'énergie et de matière consommée et
b) pour absorber tous les déchets déversés par cette population.
Par exemple une personne qui vit à cinq kilomètres de son travail aura besoin de 120 m2 de sol écologiquement productif s'il se déplace en bicyclette, de 420 m2 en l'autobus et de 2050 m2 si elle est seule en voiture. Le cycliste requiert du sol pour faire pousser les aliments supplémentaires dont il a besoin alors que la plus grande partie de sol que requiert le passager de l'autobus et le conducteur de l'automobile sert à l'absorption de CO2 émis par les véhicules. (in Notre empreinte écologique de Mathis WACKERNAGEL et William REES)
- L’empreinte écologique a été élaborée au tout début des années 1990 par Mathis Wackernagel et William Rees dans le cadre d’une thèse de doctorat en planification urbaine de l’université de Colombie-Britannique. Les deux auteurs cherchaient à élaborer une méthode de quantification physique de la soutenabilité susceptible d’aider les preneurs de décision. En 2003, seul Cuba parvenait à concilier un haut niveau de développement humain (IDH supérieur à 0,800) et une empreinte écologique inférieure à la biocapacité moyenne mondiale par habitant (1,8 hag). Si chaque habitant de la planète avait une empreinte écologique similaire à celle des Nord-américains en 2003, il nous faudrait l’équivalent de 5,2 planètes pour répondre de manière pérenne à nos besoins ! Avec un tel mode de vie américanisé, la population maximale que la planète pourrait durablement supporter serait de 1,5 milliard d’habitants. (in L’empreinte écologique d’Aurélien Boutaud et Natacha Gondran)