Evoqué par J.S.Mill (1848) comme aboutissement normal de la croissance quand l’incitation à investir disparaît, l’état stationnaire correspond à une stagnation dans le domaine matériel ; selon lui, cet état stationnaire pouvait conduire l’individu à se tourner vers son perfectionnement intellectuel et moral. Cette formulation d’un économiste rejoint l’idée de la croissance zéro popularisée plus tard par le rapport du club de Rome en 1972. Mais depuis, la situation de la planète s’est amplement dégradée. Lors du sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002, un chef d’Etat avait même déclaré : « La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. La terre et l’humanité sont en péril et nous sommes tous responsables. (…) Si l’humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins ». Il utilisait ainsi une nouvelle conception des rapports Humains / Biosphère, l’empreinte écologique. Cette empreinte mesure la pression des activités humaines sur l’écosystème exprimée en « unités de surface ». Chaque unité correspond au nombre d’hectares de terre biologiquement productive nécessaire pour entretenir un certain niveau de vie des humains et en absorber les déchets. Selon cet indicateur, un critère de forte durabilité serait que chaque génération hérite d’un stock de capital naturel par individu qui ne serait pas plus petit que celui de la génération d’avant. Mais le poids de l’humanité correspondait à 70 % de la capacité de la Biosphère en 1961, 120 % en 1999. La Biosphère nous dit :
Dans une société sans distinction,,
il n’y a plus de besoins illimités et il n’y a plus de pauvres.,
Limite les inégalités et réduit tes besoins,,
là est la voie de la sagesse.