Comment renouer avec la croissance de façon à faire reculer les inégalités et la pauvreté sans détériorer l’environnement légué aux générations futures ? Telle est la question que l’assemblée générale des Nations Unies a soumis à Mme Brundtland en 1983. Quatre ans plus tard, la réponse tient en deux mots, « sustainable development », soit développement durable, ou encore soutenable, ou viable selon les traductions. Au sens de ce rapport, il s’agit d’un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Le problème, c’est que la notion même de développement n’est pas définie, que le niveau des besoins à satisfaire n’est pas précisé et que ce que nous devons léguer à nos descendants reste dans le vague. De plus ce concept flirte avec la notion de croissance alors qu’on sait déjà que nous ne laisserons aucune goutte de pétrole aux générations futures et que nous leur confierons nos déchets radioactifs. D’ailleurs la majorité des membres de la classe globale pense toujours en termes d’héritage transmis à ses propres enfants, mais presque personne ne pense encore à la lignée de toutes les générations futures pour laquelle le maintien du patrimoine naturel constitue une nécessité vitale. Comme le niveau de vie de la classe globale dépasse déjà les ressources de la planète s’il était généralisé, il est indispensable de prôner la décroissance plutôt que le développement.
Il ne s’agit plus de se demander comment produire plus et mieux,
mais comment respecter le milieu qui nous permet de continuer à vivre.