Le rapport Brundtland, document préalable au sommet de la Terre à Rio (1992), énonçait que « le développement durable est un développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Mais cette définition est totalement insuffisante car elle s’appuie sur un concept de développement qui lui-même n’est pas défini, encore moins celui de besoins ! S’il s’agit de garder une harmonie entre la Nature et l’activité humaine, s’il s’agit de faire en sorte de ne pas épuiser les richesses au point où les générations à venir n’auront plus de bois, plus de pétrole, plus d’eau potable, s’il s’agit d’équilibrer la production agricole et la démographie humaine tout en conservant une nature sauvage pour respecter la biodiversité, c’est gravement compromis par quelque développement que ce soit. Un jour très proche les ressources alimentaires vont rencontrer la loi des rendements décroissants et les produits techno-industriels la réalité de l’épuisement des ressources. Si les humains ne veulent pas s’entretuer pour accaparer l’espace de plus en plus réduit dont ils se croyaient maîtres, il doivent suivre l’avis de la Biosphère : « Il n’y a qu’une seule acception possible sous le terme développement, c’est celui de décroissance humaine, c’est-à-dire le refus du mode de vie de la classe globale (celle qui possède un véhicule personnel). »