La pensée occidentalisée se fonde sur le dualisme cartésien et considère l'homme comme un élément distinct et séparé de son environnement. Par exemple, la plupart des économistes s'intéressent presque exclusivement aux êtres humains, ignorant pratiquement l'économie de la nature. De leur côté, la plupart des écologistes académiques étudient les organismes non humains, ignorant pratiquement l'homme. Même en économie environnementaliste, la nature ne sert que de fournisseur de ressources et de puits de déchets. Cette perception dualiste est exacerbée par l'arrogance technologique. La confiance absolue en l'ingéniosité technique est l'une des explications au privilège presque exclusif de la croissance économique comme voie menant à la durabilité socio-économique et écologique. En résumé, le paradigme dominant sur lequel repose le développement mondial fait correspondre le bien-être humain à la croissance des revenus. Les facteurs écologiques et sociaux indépendants sont presque totalement exclus de l'équation monétaire. Pourtant, bien que les êtres humains ne puissent, par définition, faire partie de l'environnement, ils font étroitement partie de chacun des écosystèmes qu'ils exploitent.