Voici quelques extraits recomposés de ce livre qui nous semble prémonitoire :
« Je suis né en 1948. Je suis conscient d’avoir vécu plus d’un demi-siècle dans la plus grande fête de luxe, de confort et de loisirs que le monde ait jamais connue. J’ai bénéficié du chauffage central, de la climatisation, des vols aériens bon marché, de la télévision par câble, de la chirurgie avancée et de l’ordinateur. Mais il y a trente ans, jeune reporter de la presse écrite, j’ai vécu l’embargo pétrolier de l’OPEP. J’étais certain que les Etats-Unis n’étaient pas au bout de leurs ennuis avec le pétrole. Je peux maintenant m’attendre à vivre les premières décennies de bouleversements sans précédent, et peut-être même à en souffrir.
Mon père aimait s’asseoir au piano et chanter Our Love Is Here to Stay :
La radio et le téléphone
Et le cinéma que nous connaissons
Ne sont peut-être que des fantaisies fugitives,
Qui disparaîtront un jour…
Combien d’autres choses familières disparaîtront un jour ? Je vis dans le nord de l’Etat de New York. Il ne sera certes pas épargné par la Longue Catastrophe, mais nous sommes entourés d’excellentes terres agricoles, et je crois que mon petit coin d’Amérique restera civilisé dans l’ensemble. J’ai un vieux fusil de chasse, je doute que je m’en servirai jamais contre des bandes de maraudeurs. Mais une arme dans le placard est un grand réconfort.
James Howard Kunstler
1/6) L’origine de la Longue Catastrophe
Ce n’est pas parce que j’envisage telle ou telle chose désagréable que je souhaite ou approuve son éventualité. Mais nous sommes confrontés à la fin de l’ère de l’énergie fossile bon marché. Tous les conforts, luxes et miracles de notre temps doivent leur origine ou leur existence durable aux carburants fossiles. Le mode de vie américain – aujourd’hui quasiment synonyme de banlieue – ne peut fonctionner qu’avec une distribution régulière de pétrole et de gaz bon marché. Des écarts de prix ou des ruptures d’approvisionnement, même modérés, détruiraient notre économie et rendraient impossible la logistique de la vie quotidienne. Même nos centrales nucléaires dépendent en fin de compte du pétrole pour tous les processus de construction, entretien, extraction et transformation des combustibles nucléaires. Les sources d’énergie renouvelables ne sont pas compatibles avec des systèmes éminemment complexes à des échelles gigantesques.
La clef de la situation qui nous menace est la notion de pic de la production pétrolière mondiale. C’est le point où nous avons extrait la moitié de tout le pétrole qui a jamais existé sur Terre, la moitié la plus facile à recueillir, celle qui était de la meilleure qualité et la moins coûteuse à raffiner. Le pic pétrolier représente une crise économique sans précédent, qui va dévaster les économies nationales, renverser les gouvernements, modifier les frontières des nations, provoquer des conflits militaires et remettre en cause la poursuite de la vie civilisée. La meilleure information dont nous disposons est que nous aurons atteint l’apogée de la production pétrolière mondiale quelque part entre les années 2000 et 2008. Mais le pic peut apparaître comme une sorte de plateau et rester en surplomb quelques années, pendant lesquelles la stagnation économique freine la demande.
Les découvertes de pétrole ont atteint leur pic mondial en 1964 et suivent une courbe nettement descendante depuis lors. Surestimer les réserves est endémique depuis des années, puisque les quotas de production de l’OPEP reposent sur les disponibilités de chaque pays, et que plus l’estimation est forte plus chaque membre a le droit de vendre de pétrole. Aux Etats-Unis, le ratio de l’énergie utilisée pour extraire le pétrole par rapport à l’énergie contenue dans le pétrole extrait est passé de 28/1 en 1916 à 2/1, et va continuer de baisser. A partir de 2001, les cours du pétrole montaient régulièrement, abandonnant le « prix idéal » de 20 dollars le baril. A l’automne 2004, les cours dépassèrent 50 dollars.
Nous sommes en 2005, s’ouvre une période beaucoup plus sombre qu’à la veille de la Seconde guerre mondiale.
2/6) le déni de la fin du pétrole
C’est une constante de l’histoire humaine que les évolutions les plus importantes sont souvent les plus ignorées, parce que les changements qu’elles annoncent sont tout simplement impensables. On peut qualifier ce processus de « problème hors contexte », phénomène si éloigné de l’expérience des gens qu’ils ne peuvent comprendre les informations disponibles. On peut aussi l’appeler « dissonance cognitive ». La plupart des économistes orthodoxes ne reconnaissent aucune limite à la croissance projetée dans l’avenir. Otages de leur propre système, ils ne sont pas capables de concevoir une autre forme d’économie. Cela explique pourquoi les Américains se précipitent vers l’avenir en somnambules.
La plupart des Américains imaginent que le pétrole est surabondant, voire inépuisable et que de nouvelles technologies de forage accompliront de prodigieux miracles. La réflexion s’arrête là. Les compagnies pétrolières ne sont pas si ignorantes, mais elles savent aussi que les mauvaises nouvelles sont mauvaises pour les affaires. Le public américain suppose aussi que lorsque le pétrole sera épuisé l’humanité sera passé au système énergétique suivant (le candidat actuellement préféré reposant sur l’hydrogène) et qu’il se présentera juste à temps, par livraison spéciale, parce que l’économie de marché en a décidé ainsi et que le libéralisme ne nous a jamais laissés tomber. Pour beaucoup d’Américains, qui n’ont jamais connu que le monde de l’énergie bon marché, il est tout simplement impossible d’imaginer la vie sans pétrole. Croire que l’économie de marché fournira automatiquement un substitut aux combustibles fossiles est une forme de pensée magique.
Les gens ne peuvent pas supporter trop de réalité. Les Américains, perdus dans les sombres extases de l’info-spectacle permanent, de la consommation-divertissement et de la compulsion automobile, ont beaucoup de mal à interpréter les forces grandissantes qui vont transformer radicalement les conditions de vie quotidienne dans la société technologique. La plupart ne peuvent tout simplement pas considérer la possibilité que la civilisation industrielle ne sera pas sauvée par l’innovation technologique. Comment un pays qui a envoyé des hommes sur la Lune pourrait-il éprouver autre chose qu’une confiance quasi divine en ses capacités à triompher des difficultés ? Nous avons tendance à confondre l’énergie et la technologie. Si elles vont main dans la main, elles ne sont pas la même chose. Le pétrole est un cadeau unique de la géologie, qui nous a permis d’utiliser l’énergie accumulée par des millions d’années d’insolation. Lorsque nous aurons achevé de le brûler, il aura disparu à jamais. La technique n’est que le matériel pour employer ce combustible. Autrement dit, une bonne partie de notre technologie actuelle ne fonctionnera pas sans pétrole, et sans la « plate-forme » du pétrole nous risquons de ne pas avoir les outils nous permettant de dépasser le niveau présent de technique fondé sur les combustibles fossiles. En somme, comme ne cesse de le répéter le spécialiste de l’énergie Matthew Simmons : « L’Amérique n’a pas de plan B. »
3/6) Les réactions politiques au pic pétrolier
La stabilité sociale a été sans doute un bienfait indirect du pétrole bon marché. Aucun homme politique n’est prêt à dire à ses électeurs que le rêve américain est annulé faute de ressources énergétiques ; l’économie des Etats-Unis se désintégrerait. Un seul des présidents, Jimmy Carter, a dit la vérité à l’opinion américaine. Trois mois après son investiture, en avril 1977, Carter apparu à la télévision en cardigan, assis auprès d’un feu de cheminée, pour proclamer que les difficultés énergétiques du pays étaient « l’équivalent moral de la guerre ». Il nous a expliqué que la poursuite de notre hyperdépendance envers le pétrole était un piège mortel et qu’il nous faudrait changer de mode de vie. Résultat : il a été ridiculisé et battu aux élections. Il est vrai que la crise des otages américains en Iran après le renversement du shah détourna l’attention de l’opinion publique américaine au point de l’égarer.
Faute d’un mécanisme régulateur du marché, la distribution de pétrole s’effectuera selon des modalités politiques. Rien n’est plus fondamental dans l’histoire que les guerres pour les ressources. Tous les pays seront partie prenante dans le combat pour le pétrole. Les Etats-Unis ont prouvé qu’ils étaient prêts à envahir les nations souveraines du Moyen-Orient. Ils appliquent en fin de compte la doctrine Carter, selon laquelle le ravitaillement en pétrole est un intérêt vital qu’il faut défendre par la force militaire si nécessaire. Un affrontement militaire à propos du pétrole pourrait mettre la planète à feu et à sang depuis le Moyen Orient jusqu’à l’Asie, en détruisant l’infrastructure pétrolière de nombreux pays. Les pays producteurs de pétrole risquent fort de sombrer dans de tels troubles qu’ils ne puissent même plus exploiter leurs gisements. Un tel conflit pourrait être la Dernière Guerre mondiale.
Un moment arrivera où les grandes puissances de la planète n’auront plus les moyens de projeter leur domination à quelque distance que ce soit. Jusqu’aux armes nucléaires qui deviendront peut-être inutilisables, tant leur entretien méticuleux dépend d’autres systèmes technologiques liés à notre économie des combustibles fossiles. Avant longtemps, tous les pays se replieront sur eux-mêmes, dans l’autarcie ou dans l’anarchie. Nous aurons de la chance si l’assentiment à propos de la valeur nous permet de conserver quelque étalon papier que ce soit. Le dollar et tous les titres qui lui sont associés passeront un mauvais quart d’heure.
4/6) Les caractéristiques structurelles de la Longue Catastrophe
Dès que le monde reconnaîtra la réalité du fait que nous avons franchi le pic de la production pétrolière, la mondialisation sera morte à la fois en théorie et en pratique. Dans l’ensemble, j’imagine le futur proche comme une période de contraction généralisée et chronique. La dimension de toutes les entreprises humaines se contractera en même temps que l’énergie disponible. J’appelle cette évolution la « réduction » de l’Amérique : on pourrait la qualifier de retour à de justes proportions. Tous nos modes d’activité vont devoir changer dans le sens du moindre, du moins et du mieux. Les systèmes les plus complexes techniquement seront les plus sujets aux dysfonctionnements et à l’effondrement. Relancer l’énergie nucléaire risque d’être irréalisable dans un pays au gouvernement central impuissant.
Les 3,2 milliards de citadins que compte la Terre en 2005 sont plus nombreux que la population totale de 1960. Le système urbain ne pourra plus fonctionner sans approvisionnement abondant en ressources fossiles. Nos plus grandes agglomérations connaîtront des difficultés majeures, et certaines d’entre elles ne seront peut-être plus habitables. Qu’arrivera-t-il aux canalisations d’eau dans un immeuble de 60 étages à Chicago si le gazoduc s’arrête en février pendant 36 heures ? Les tuyaux vont éclater. Chicago, Los Angeles et New York connaîtront une hémorragie de leur population. N’oublions pas que Rome, métropole de plus d’un million d’habitants en l’an 100 n’était plus qu’une petite ville de 15 000 âmes en 1100. Les perturbations énergétiques de la Longue Catastrophe vont nous rappeler que le gratte-ciel était une construction expérimentale. La banlieue va perdre une valeur catastrophique. Il n’est pas inutile de répéter que la banlieue généralisée est le plus gigantesque dévoiement des ressources de l’histoire humaine. Les gens qui ont fait des mauvais choix en investissant l’essentiel de leurs économies dans de coûteuses maisons de banlieue vont avoir de sérieux ennuis. L’ère de l’automobile que nous avons connue aura pris fin. Les superficies asphaltées sont une insulte écologique incalculable. L’infrastructure d’autoroutes qu’on imaginait permanente se révélera n’avoir duré qu’à peine cent ans. Les transports aériens deviendront une rareté ou la prérogative de petites élites toujours moins nombreuses.
Une poignée de sociétés prédatrices, dont Wal-Mart peut être considéré comme l’exemple suprême, ont concentré le commerce de détail. Que la majorité des Américains aient uniformément salué cette évolution comme un bien public, alors même qu’elles détruisaient leurs économies locales, est l’une des grandes énigmes de l’histoire récente. En effet, les Américains ont jeté leurs collectivités aux orties pour économiser quelques dollars sur l’achat de sèche-cheveux et de bacs à légumes, sans s’interroger un instant sur ce qu’ils détruisaient ce faisant, des réseaux locaux d’interdépendance économique. Les chaînes d’approvisionnement éloignées et les transports de grande distance seront particulièrement vulnérables. L’avenir consistera beaucoup plus à rester où l’on est qu’à se déplacer. Il va falloir constituer des réseaux de distribution locale fondés sur autre chose que le semi-remorque. Wal-Mart, Kmart, Home Depot vont tous dépérir et mourir. L’idée même d’une culture de la consommation périra avec les magasins à succursales multiples. Notre consommation ne nous consommera plus. L’industrie que nous parviendrons à reconstituer ressemblera davantage à ce qu’on appelait l’industrie familiale ou artisanale, plus proche de l’atelier que de la chaîne de montage. Nous pourrons compter sur la prodigieuse accumulation de matériaux recyclables existant actuellement aux Etats-Unis. L’un des principaux domaines de travail utile pendant Longue Catastrophe sera la réparation et la revente.
D’innombrables spécialisations professionnelles vont disparaître, et par conséquent les moyens d’existence qu’elles représentent. Le marché de l’emploi radicalement transformé n’aura plus besoin d’innombrables diplômés de l’enseignement supérieur. Pendant la Longue Catastrophe, les études seront moins longues, et il se peut que les enfants soient obligés de travailler une partie du temps. Comme tout sera local, la prise en charge de l’éducation dépendra des conditions économiques et du niveau de stabilité sociale de l’endroit, et il y aura de grandes différences. Certaines localités deviendront si misérables que l’enseignement public cessera d’y exister. Il nous faudra brûler beaucoup de bois pour nous tenir au chaud dans l’hémisphère nord. Nous pouvons donc nous attendre à une déforestation massive dans les régions où les forêts ont pu se reconstituer pendant les nombreuses décennies où le charbon, le pétrole et le gaz naturel triomphaient dans le chauffage domestique.
5/6) Les caractéristiques démographiques de la Longue Catastrophe
L’espèce humaine, malgré ses réalisations technologiques exosomatiques, reste une partie de la nature et, de ce fait, soumise à ses lois. La population de 6,5 milliards d’homme en 2005 n’a absolument aucun espoir de se maintenir aux niveaux présents. On estime que la population humaine mondiale s’élevait à environ un milliard d’individus au début du XVIIIe siècle, moment où l’aventure industrielle a commencé à prendre son essor. On en déduit qu’un milliard d’hommes est à peu près la limite que la planète Terre peut nourrir dans des conditions non industrielles.
Malthus avait certainement raison, mais le pétrole bon marché a biaisé l’équation (progression géométrique des ressources alimentaires/progression arithmétique de la population) ces cent dernières années pendant lesquelles l’espèce humaine a disposé d’une manne sans précédent d’énergie solaire condensée et non renouvelable, accumulée au cours des ères géologiques. La « révolution verte », qui a multiplié les rendements agricoles, est due pour une part infime à l’innovation scientifique dans la génétique des plantes, et a surtout consisté à déverser dans les champs des quantités massives d’engrais et de pesticides issus des combustibles fossiles tout en développant l’irrigation sur une échelle fantastique grâce à la pléthore de pétrole et de gaz. Au creux de ce nid douillet, l’idée s’est enracinée que seuls les atrabilaires considéraient l’hypercroissance démographique comme un problème, et que le simple fait d’évoquer la question était pure indécence. Je prends donc le risque d’affirmer qu’à mesure que le pétrole cessera d’être bon marché et que les réserves mondiales commenceront à se tarir, nous allons brutalement nous retrouver avec un énorme excédent de population que l’écologie de la Terre ne pourra supporter. Aucun programme politique de régulation des naissances ne servira à rien : les gens sont déjà là !
Nul doute que la famine et le besoin susciteront d’immenses mouvements de population dans les phases initiales de la Longue Catastrophe. Des millions d’êtres humains vont mourir, et nul ne sait combien survivront. Le laminage de l’humanité se prolongera sans doute beaucoup plus longtemps que la Grande Peste, parce que sous le régime du pétrole bon marché la capacité d’accueil de la Terre a été considérablement dépassée. Les bidonvilles de la Terre seront probablement le foyer de la prochaine pandémie. La mortalité fera un retour en force. Les épreuves affaibliront nombre d’individus, et la maladie en profitera, comme toujours. La chute de l’espérance de vie sera l’une des caractéristiques de cette période. La maladie jouera certainement un plus grand rôle. Les fortes pressions sur l’équilibre écologique, les rapides changements de l’occupation des sols, la modification des voies de migration peuvent provoquer l’apparition ou la diffusion de maladies. Les ennemis séculaires de l’humanité – tuberculose, malaria, choléra, streptocoque… – seront prêts à frapper avec une immunité nouvelle, parades aux technologies du XXe siècle.
Des régimes submergés par les pressions démographiques risquent d’être tentés d’utiliser des virus « fabriqués « contre les populations, après avoir vacciné une élite présélectionnée. L’idée peut paraître insensée, mais pas plus que le massacre des koulaks par Staline, les carnages de Pol Pot au Cambodge, le génocide des Tutsi au Rwanda, la famine orchestrée des Nord-coréens sous Kim Jong Il. La machinerie de la Shoah a recouru à la technologie industrielle la plus avancée de l’époque, et a été réalisée par le pays le plus instruit de l’Europe. Si nombre d’« humanistes » ont milité pour la limitation de la croissance démographique, la plupart auraient probablement préféré un contrôle des naissances généralisé à une semblable extermination.
6/6) CONCLUSION
Produire localement la nourriture deviendra un problème d’une urgence extrême. Les quelques agriculteurs qui subsistent dans mon coin de l’Etat de New York ne cultivent même pas de jardins pour leur propre usage. Ils achètent leur nourriture au super marché, comme tout le monde. La technologie a rendu leur relation écologique à la terre minimale et abstraite. Dans la Longue Catastrophe, la terre sera la richesse. La population chevaline a atteint son maximum aux Etats-Unis vers 1915 avec 21 millions d’individus. Il n’en restait plus qu’un demi-million au milieu des années 1950. Mais le XXIe siècle devra inclure davantage d’animaux de trait. Les Américains seront sûrement plus actifs physiquement. Une bonne partie du travail agricole devra se faire en coopération, ce qui formerait la base d’une large infrastructure de relations sociales, de cérémonies et de traditions parmi les voisins, une sorte de ciment pour les communautés locales. Un modèle évident nous est fourni par la communauté Amish, qui a résisté obstinément aux blandices de la haute technologie pendant toute l’orgie pétrolière du XXe siècle. Il y a un siècle, lorsqu’un tiers de la population américaine était rurale, une famille Amish et une famille d’agriculteurs ordinaires auraient paru similaires par les méthodes de travail, l’organisation sociale, et même le costume.
Le changement climatique, la dégradation de l’environnement, la chute du niveau de vie et les troubles sociaux, tel sera le legs de l’ère pétrolière aux générations futures.