La révolution industrielle s’accompagne d’un déracinement. La proportion de Français nés hors de leur département d’origine est passée de 11,7 % au recensement de 1861 à 26 % en 1936. Le taux de sédentarité (le pourcentage d’habitants d’origine sur un territoire) n’est plus en 1998 que de 63 % en Corse et de 66 % en Bretagne. Cette tendance n’est pas propre à la France, l’exode rural et la mobilité professionnelle entraînent le déplacement de personnes de plus en plus nombreuses qui se concentrent dans les villes : la planète ne comptait que 10 % de citadins au début du vingtième siècle, plus de la moitié de la population mondiale est devenue urbaine autour de 2005 et rien ne semble pouvoir arrêter cet enfermement croissant de la population entre des routes et des murs. Pourtant la terre est un monde fini dans lequel il n’y a plus d’expansion géographique possible, l’arrivée des uns déstabilise les autochtones et l’environnement se dégrade. Seul le petit village pouvait encore respecter un certain équilibre entre les contraintes de la Biosphère et la tribu humaine en limitant les déplacements.
La mobilité géographique doit dorénavant aller des villes vers les campagnes.