Expression qui laisse croire que le progrès est intimement lié à l’utilisation de techniques. Il est vrai que la multiplication des innovations techniques et leur concrétisation comme objets de consommation satisfait des besoins que l’industrie fabrique au fur et à mesure. Jusqu’à la fin du siècle passé, l’innovation s’était faite de façon empirique ; la technique du bronze, la roue à aubes et la machine à vapeur sont l’expression d’un savoir-faire plus que la manifestation d’un savoir rationnel. Aujourd’hui la recherche et le développement sont complètement imbriqués, les scientifiques inventent et l’application technique suit rapidement. L’activité technique élimine alors automatiquement toute activité non technique, elle n’est plus un moyen d’accroître nos possibilités mais se transforme en fin. On peut considérer qu’une technique qui utilise plus que ce qui démultiplie directement la force humaine pèse sur les ressources naturelles de telle façon que l’avenir de l’humanité est mise en péril. Ainsi le vélo est-il de loin préférable à l’usage de la voiture, et la marche à pied au vélo, ainsi la voile est-elle de loin préférable au bateau à moteur, et la rame à la voile.
Plus la trace des humains est infime,
plus la Terre qui le porte connaît l’allégresse.