Les réserves actuelles de minerai d’uranium sont estimées selon l’AIE (agence internationale de l’énergie) et la WNA (World nuclear association) à un peu plus de 2 millions de tonnes pour un coût de production inférieur à 40 $ par kg d’uranium, ce qui correspond à 30 années de fonctionnement des réacteurs actuellement en service. Ces ressources sont cependant sous-estimées dans la mesure où il n’existe pas aujourd’hui un effort important de prospection, vu l’importance relative des stocks disponibles. Pour un coût de production accepté de 130 $ - ce qui ne serait pas très pénalisant puisque l’uranium ne représente que 5 % du coût de l’électricité nucléaire – les réserves deviennent supérieures à 60 ans. En tant que combustible nucléaire, l’uranium peut aussi se voir substituer d’autres éléments fissiles, comme le plutonium, mais celui-ci n’existe pas à l’état naturel. Il ne peut provenir que d’un armement nucléaire déclassé ou du traitement des combustibles usés dans les centrales actuelles. Sous cette forme il est déjà utilisé, mélangé à de l’uranium : c’est le « mox », qui permet de consommer moins rapidement les réserves actuelles. Autre possibilité : mieux utiliser l’uranium 238 (dont les réserves fertiles ne sont que faiblement fissiles) en le bombardant avec des neutrons rapides : c’est le principe des surgénérateurs, dont le développement est pour l’instant figé mais qui permettraient de multiplier par cinquante les réserves de matières fissiles utilisées. Des procédés qui augmenteraient techniquement les ressources comme le mox (inutile, onéreux et dangereux selon le rapport Charpin-Dessus-Pellat de juillet 2000) ou qui relèvent du pari comme les surgénérateurs (arrêtés sous le gouvernement Jospin) ne peuvent se substituer aux réserves d’uranium si on veut respecter le principe de précaution. De toute façon ces diverses évaluations font toujours reposer l’énergie nucléaire sur une ressource non renouvelable, limitée dans le temps et donc non utilisable par les générations futures.
Sortez du nucléaire, sortez de tout ce qui n’est pas durable,
Sortez de tout ce qui accroît votre emprise technique
Sans que la Biosphère y gagne quoi que ce soit