Nous sommes dans une économie qui s’est mondialisée parce que l’idéologie libérale a pris le dessus et que le transport est resté trop longtemps trop peu coûteux. Cela ne va pas durer. Beaucoup d’experts commencent à faire un lien entre démondialisation et pétrole cher. Ainsi le député Yves Cochet estime qu’à 150 dollars le baril, il n’y a plus d’aviation civile. Nous savons en effet que le transport aérien est de facto subventionné puisque le kérosène est détaxé depuis un accord de 1946 : un tout petit choc pétrolier et les finances d’Air France vacillent. Pourtant, on commence à fabriquer le gros porteur Airbus 380 qui n’aura sans doute jamais un véritable succès du point de vue commercial car, lorsqu’il arrivera sur le marché, on sera sans doute dans un contexte d’approvisionnement en kérosène totalement différent. Ce qui paraît encore plus délirant, c’est qu’on crée des infrastructures de transports comme si la croissance potentielle était sans limites. La société thermo-industrielle n’a pas du tout intégré que c’est tout simplement impossible. Il faudrait commencer à calculer les coûts externes des transports aériens ou routiers, nous changerions alors notre manière d’imaginer le futur. Or les externalités négatives, en particulier le réchauffement climatique, il faudra bien les payer un jour. Nous n’éviterons pas les chocs. Ce sont là des facteurs de démondialisation, ce qui incite à imaginer des modes de production viables au niveau local.