Migrations des populations des campagnes vers les villes, destruction des langues et des cultures, dévalorisation des savoir-faire et des modes de vie, destruction de l’environnement naturel : Pierre Thuillier parle du « meurtre du paysan » qui est inscrit dans le programme symbolique de l’Occident. La disparition des paysans signifie la concentration des terres et l’industrialisation de l’agriculture. Il s’ensuivra des migrations massives vers les villes, une augmentation du chômage et de la délinquance ; les populations déracinées sans travail se tournent vers ce qui leur permet de vivre. On estime qu’il y a aux Etats-Unis plus de gens dans les prisons que d’agriculteurs. (Silvia Pérez-Vitoria, Les paysans sont de retour)
Emigration : La conséquence inévitable de ces deux lois d’accroissement (population et ressources alimentaires comparées) est assez frappante. Substituons à la Grande Bretagne la surface entière de la Terre ; et d’abord on remarquera qu’il ne sera plus possible, pour éviter la famine, d’avoir recours à l’émigration (...) L’émigration, en supposant qu’on en pût faire un libre usage, est une ressource qui ne peut être de longue durée. (Robert Malthus, essai sur le principe de population) ; Un premier moyen de régulation est l’émigration. Or cela n’est plus guère possible à l’heure actuelle car toute la planète est strictement compartimentée et coupée de barrières démographiques (Jean Dorst, Avant que nature meure)
Immigration : L’opposition à l’immigration incontrôlée est souvent assimilée à tort à la xénophobie anti-immigrés. Mais dans une perspective écologique, l’immigration n’est pratiquement jamais souhaitable. Lorsqu’elle se fait massivement, elle ne fait que mondialiser le problème de surpopulation. De plus, ce n’est que lorsque les groupes humains se sont enracinés dans une zone particulière, au fil de plusieurs générations, qu’ils développent un sens des limites en termes de ressources. Dans une optique de limitation de l’immigration, il serait judicieux d’inclure d’une part la fin du drainage, par les pays du Nord, de la richesse et des ressources des nations du sud, et d’autre part la démocratisation ainsi que les réformes agraires dans les pays à moindre consommation. (Richard Heinberg, Pétrole, la fête est finie)