Les animaux consomment essentiellement des flux renouvelables de nourriture, les humains consomment essentiellement des stocks non renouvelables d’énergie. C’est cette disponibilité à bon marché des énergies fossiles qui, jusqu’à aujourd’hui, a permis à l’humanité de vivre au-dessus de la capacité de charge de la planète. C’est-à-dire avec un si grand nombre d’humains pour un niveau de vie moyen. Cette époque s’achève avec l’arrivée du pic de pétrole, et vers 2025, du pic énergétique général. Les modèles courants de l’INED ou de la division des populations de l’ONU nous rassurent par des scénarios de « transition démographique » douce. Ils prévoient que la population se stabilisera vers 2050 autour de 9 à 10 milliards. Tout cela est irréaliste.
Il existe une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et, d’un autre, le niveau démographique et le niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. Si cette hypothèse est vraie, comme je le crois, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards vers 2025 à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100. En résumant dans l’expression « niveau de vie moyen » de la Terre le rapport entre la consommation d’énergie par personne et le nombre de la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. L’expérience d’une telle descente énergétique après 2025 est une première absolue dans l’histoire de l’humanité. Quelles seront les réactions des populations dans les pays de l’OCDE lorsque leur niveau de vie moyen diminuera pour toujours ? Pis, lorsque partout dans le monde le nombre des habitants décroîtra massivement en raison des famines, des maladies et des guerres ? (in Antimanuel d’écologie d’Yves Cochet)